Sans-papiers du Bourget bientôt régularisés, est-ce encore du cas par cas ?
Une promesse d’embauche de 22 sans papiers a été signée vendredi entre la CGT et la direction de l’entreprise de nettoyage du bâtiment Alfa Services qui était occupée au Bourget depuis le 16 juin. Leur promesse d’embauches en poche, ces sans papiers seront alors régularisés d’ici peu. Le ministère de l'Immigration dit qu’il s’agit encore d’une régularisation dite « au cas par cas », mais peut-on parler de « cas par cas » lorsque tous les salariés sans papiers de cette entreprise sont régularisés et qu’il ne s’agit d’un exemple parmi tant d’autres ?
Pour mieux comprendre, observons le processus de régularisation, qui est finalement très simple :
1) Prenons l’exemple d’une société qui recherche une main d’œuvre bon marché. Celle-ci met en concurrence les candidats, qu’ils soient réguliers ou non réguliers, non pas sur leurs qualités de travailleur mais sur le plus faible salaire qu’ils sont prêts à accepter.
2) Cette société embauche alors des travailleurs sans papiers car ce sont les seuls qui acceptent de travailler en échange d’un salaire aussi faible.
3) Se sachant en contradiction avec la loi, elle menace de licencier ces sans-papiers, qui effectuent une grève paralysant l’entreprise.
4) La société invoque alors que cette main d’œuvre lui est indispensable et qu’elle ne peut en trouver d’autre.
5) Elle plaide sa cause auprès de M. Hortefeux qui accorde la régularisation immédiate sous le motif que l’entreprise ne peut poursuivre son activité sans cette main d’œuvre.
On pourrait alors penser que le processus s’arrête là. Et bien non ! Car comme l’histoire se répète, le dirigeant de cette société souhaitant à nouveau diminuer sa masse salariale, il mettra en concurrence à court ou moyen terme, ses salariés récemment régularisés avec de nouveaux sans papiers.
Une pompe est alors amorcée, confortée par la CGT, coulant le bateau des travailleurs français.
Ce que l’on peut comprendre, c’est qu’un dirigeant d'entreprise souhaite diminuer ses charges, ce qui l’est beaucoup moins, c’est que l’Etat cautionne ces actions qui devraient être sanctionnées.